Fêtes iraniennes

Fêtes iraniennes

     L'année iranienne comprend un grand nombre de jours fériés, de caractère joyeux ou triste, qui sont fixés en fonction d'événements historiques et de traditions religieuses. Les Iraniens utilisent à la fois le calendrier lunaire, qui est commun à tous les peuples musulmans, et un calendrier solaire qui leur est particulier. La date de départ de l'un et de l'autre est celle du départ du Prophète de la Mecque à Médine (622 après J.-C).

Les fêtes nationales

Novrouz

Le printemps embellit le visage de l'âme,

Il accroît la beauté des teintes du parterre,

Le narcisse, toute la nuit à l'œil ouvert,

Espérant qu'au matin, la rose se dévoilera.

La tulipe reste debout, coupe en main, espérant,

Que la rose, pour son festin, commande du vin.

     Les coutumes les plus vivantes de l'héritage du plus lointain passé sont celles qui se rattachent à la célébration du Nouvel An, Novrouz, la plus grande fête de l'année iranienne. Grâce aux bas-reliefs de Persépolis, nous savons que les rois achéménides (550-330 av. J.-C.) fêtaient en grande pompe le Nouvel An à Persépolis. Les astronomes iraniens, Omar Khayyam à leur tête, ont réformé le calendrier au 11e siècle et fixèrent le Novrouz à l'équinoxe de printemps, et dès lors le calendrier iranien n'a pas changé. Commençant à l'équinoxe de printemps (20 ou 21 mars), Novrouz, qui signifie littéralement “jour neuf”, est une fête qui se déroule essentiellement en famille ou entre amis et dure 13 jours. Tout Iranien s'efforce de passer le jour du Nouvel An chez lui avec les membres les plus proches de sa famille.

     Les préparatifs de Novrouz commencent au moins un mois à l'avance. La période précédant le Nouvel An est traditionnellement consacrée au ménage de printemps. C'est une fête du renouveau à l'occasion de laquelle on nettoie les maisons de fond en comble et l'on revêt des habits neufs. On prépare également toutes sortes de friandises dont certaines ne sont confectionnées qu'à ce moment. La tradition veut qu'à l'approche du grand jour, chaque famille dresse une nappe spéciale, la nappe des "haft sin", littéralement les "sept s". Il s'agit de placer sur une nappe sept éléments symboliques dont les noms commencent par la lettre persane « sin », correspondant à la lettre française « s », à savoir :

     Sabzi : de la verdure (des grains de céréale surtout de blés germés),

     symbole du renouveau et de la vie.

     Serké : du vinaigre, symbole de fermentation.

     Sir : de l'ail, pour chasser les mauvais esprits et c'est le remède de santé.

     Sekké : une pièce, symbole de richesse.

     Sumac : une épice consommée avec le kebab, symbole de bonne vie.

     Samanou : une sucrerie ressemblant au halva.

     Sèndjed : des jujubes, symbole de l'amour.

     On ajoute aux "haft sin" le Coran (pour la protection), un miroir (symbole de pureté et de sincérité), des œufs peints (symbole de création, de fécondité), des sucreries, des poissons rouges dans un bocal (symbole de joie) et des bougies (symbole de lumière).

     Toute la famille se réunira autour de cette nappe pour attendre le passage à la nouvelle année. Au moment précis de l'équinoxe, hommes et femmes se donnent l'accolade et échangent des vœux. Après le renouvellement de l'an, chacun récite une prière de bonheur, de bonne santé et de prospérité. On lit aussi le Coran. Les plus âgés offrent des cadeaux ou des étrennes aux jeunes. A l'heure où le Nouvel An commence, les autorités du pays adressent un message dans lequel il souhaite aux Iraniens un bien-être plus grand acquis par le travail et l'effort et une croissance culturelle et économique.

     D'après la croyance des anciens Iraniens, les âmes des morts descendaient sur la terre quelques jours avant le Nouvel An, entraient dans les habitations pour se rendre compte des conditions de vie des vivants. Aussi, les Iraniens priaient-ils alors pour leurs morts qu'ils croyaient tout près d'eux. La netteté des maisons devait leur plaire. Les douze jours qui suivent le jour de l'an, familles et amis se rendent visite en commençant par les membres les plus âgés. On visite une famille et on la reçoit en retour chez soi. On sert aux visiteurs du thé, des fruits et des friandises. C'est en effet la seule période de vacances de l'année. Tout le monde ou presque est en congé pour faire la fête et visiter en grand nombre les sites du pays.

    

Sizdah Bédar

Pour le 13ème jour de nouvelle année appelé "sizdah bédar" (littéralement "treize dehors"), marquant le dernier jour des vacances, toute la famille part pique-niquer à la campagne pour conjurer le mauvais sort associé au chiffre 13, considéré universellement comme un nombre néfaste. En sortant de chez soi, on dispose les graines germées que l'on a gardées depuis le jour de l'an sur le toit de la voiture afin de disperser la verdure dans la nature. C'est le jour de l'exode massif vers la campagne et les parcs! Ils y passent toute la journée dans la joie et le soleil au sein de la nature bienfaisante.

Tchar chanbé souri

     Suivant une antique tradition, le jour du "tchar chanbé souri", la veille du dernier mercredi (tchar chanbé) de l'année, est marqué par divers rites de transfert du mal, tel le saut par-dessus un feu (comme à la Saint-Jean). A cette occasion, vers le soir, on entasse des amas de broussailles et de bois dans les parcs, sur les places publiques et dans les maisons, on y met le feu au milieu des cris de joie et, jeunes et vieux, hommes et femmes, sautent par-dessus le bûcher, en prononçant à haute voix :

« Je te donne ma pâleur,

Je te prends ta rougeur ! »

       Les jeunes font exploser de petites pièces d'artifices, des pétards. C'est marquer leur joie par des détonations, au milieu des rires et des chants. Ils tirent aussi des fusées se propulsant dans le ciel. La fête de « tchar chanbé souri » est en quelque sorte un adieu adressé à l'année qui prend fin et aussi un salut joyeux à l'année qui va commencer.

     Par cette coutume, on brûle les peines et les soucis de l'année écoulée et va hardiment au devant de l'année à venir. Cette coutume date de l'époque préislamique. Les Zoroastriens croient que les dieux bienfaisants, les Farahvachi, descendent ce jour-là du ciel pour rendre visite aux vivants. On se livre alors à la joie pour leur insuffler une satistaction profonde. Le « tchar chambeh souri » est un exemple frappant par lequel les Iraniens enterrent les maux et les ennuis de l'année précédente, font peau neuve et se préparent résolument à vivre l'année nouvelle.

Dahéyé Fadjr

     Le retour de l'ayatollah Khomeiny, le 1er février 1979, après 15 ans d'exil, fut accueilli avec enthousiasme et déclencha la dernière phase de l'instauration d'un régime islamique. "Dahéyé Fadjr" ou les "Dix jours de l'aube" (1-10 février), c'est la célébration de l'ascension au pouvoir de l'ayatollah Khomeiny et donne lieu à des manifestations culturelles.  

Départ du fondateur de la République islamique d'Iran

     C'est la commémoration de la mort de l'Ayatollah Khomeiny en 1989. Des centaines de milliers de personnes affluent à son mausolée près de Téhéran. Des processions de flagellants parcourent le mausolée en se frappant la poitrine et le dos de chaînes. Ce jour est célébré dans toutes les régions d'Iran.

Les fêtes religieuses

     Calculées d'après la lune, ces fêtes ne sont pas fixes et peuvent tomber à des moments très différents de l'année.

Ghadir-é Khom

     Revenant de son dernier pèlerinage à la Mecque, “pèlerinage d'adieu”, sur la route de Médine à un endroit appelé Ghadir-é Khome, le Prophète s'arrêta et réunit les milliers de pèlerins qui l'accompagnaient. Il ordonna que la place fût nettoyée et que les selles des chameaux soient entassées afin de faire un tas. Ensuite le Prophète y monta et demanda à Ali de le rejoindre puis il invita les gens à s'approcher. Après leur avoir adressé un sermon, il plaça Ali à sa droite et leva sa main. Alors il s'exclama : “Suis-je l'autorité à laquelle vous obéissez?” Ils répondirent : “Nous obéissons à tes directives”. Alors il dit : “Ceux pour qui je suis l'autorité et le guide, Ali également est leur guide et leur autorité. Oh! Dieu sois ami des amis d'Ali et l'ennemi de ses ennemis. Quiconque l'aide, aide-le et quiconque le quitte, quitte-le…”. Les chiites célèbrent cet événement ce jour-là comme une importante fête religieuse marquant le jour où le droit d'Ali à la succession a été universellement proclamé.

Achoura et Tassoua

     En Iran les traditions qui se rattachent aux croyances de l'islam chiite sont très vivaces et parmi les plus répandues. Ce sont surtout les cérémonies de deuil célébrées à l'occasion de l'anniversaire dumartyre de l'imam Hosseïn (petit-fils du Prophète et le troisième imam des chiites), tué à la bataille de Karbala en 680. Attestées dès le 10e siècle, elles se sont passablement développées depuis qu'à l'époque safavide (1501-1722) le chiisme est devenu religion officielle de l'Iran.

     Les journées de Tassoua (la veille du martyre) et d'Achoura (le jour même du martyre), les 9 et 10 du mois lunaire de moharram, sont célébrées dans toutes les régions d'Iran par de grandes célébrations accompagnées de processions de fidèles, de lamentations, de musique, de bannières. Toute activité publique cesse pendant ces deux jours. Les mois lunaires de moharram, ramadan et safar (le mois de la mort du Prophète) ont une signification particulièrement importante dans le calendrier religieux chiite.     

     Au cours des deux jours que dure le deuil, des processions d'hommes et de jeunes garçons revêtus de chemises noires défilent dans les rues où toutes les boutiques sont fermées, en se frappant la poitrine et le dos de chaînes et en invoquant, au son de percussions et de cuivres, Hosseïn sur un mythe scandé repris par la foule tandis que d'autres transportent des drapeaux et des armes, symboles de la lutte contre les infidèles.

     A cette occasion, partout ont lieu des représentations théâtrales de la passion des martyrs, analogues aux “mystères” du Moyen Age. Ces représentations, qui existent encore, évoquent en détail la tragédie de la mort de l'imam Hosseïn et se déroulent en plein air au milieu d'un public souvent en larmes, entraîné par l'émotion intense qui s'en dégage et qui augmente jusqu'au drame finale. On a recueilli des centaines de ces drames sacrés, appelés ta'zieh (littéralement "deuil des morts"), qui constituent des spécimens fort curieux de littérature populaire.

     Les groupes se déplacent vers une place où une scène a été montée et où les acteurs en armes continuent de revivre avec frénésie la mort de l'Imam. Les compagnons de Hosseïn arborent des habits verts, ceux de son ennemi Yazid, des habits rouges. L'homme qui incarne Chemr, le meurtier de Hosseïn, s'expose à un certain danger. Des poèmes et des chants dramatiques, sur fond de flûtes et de percussions, rythment l'action. Le public pleure à chaudes larmes. La cérémonie culmine avec la représentation du martyre de Hosseïn par des cavaliers en costumes d'époque. Dans d'autres processions, des figurants costumés représentent les différents personnages du drame : Hosseïn lui-même et le calife Yazid; Abbas, frère de l'imam Hosseïn, qui, voulant puiser de l'eau dans une rivière pour apaiser la soif de ses compagnons, eut les deux mains tranchées par un soldat du calife; Chèmr qui attaqua Hosseïn; Zeïnab, la sœur de l'Imam, et Ali, son fils, qui seuls survécurent au massacre.

     Dans de nombreuses maisons et dans les mosquées, l'on se réunit pour entendre conter l'histoire de Karbala qui est accompagnée de chants religieux et de la récitation des versets du Coran, des sermons moraux et religieux sont aussi prononcés. Pendant le deuil, on distribue des aumônes aux pauvres et toutes les activités religieuses sont intensifiées. En Iran, aucun mariage n'a lieu durant le moharram, le safar et le ramadan.

Ramadan et Fetr

     Les musulmans voient dans ce mois de jeûne, un rite de purification du corps et de l'esprit. Les étrangers peuvent continuer à manger, à boire et à fumer à l'abri des regards. Certains musulmans sont autorisés à ne pas jeûner; les femmes enceintes ou ayant leurs règles, les voyageurs, les personnes âgées et les malades. Les hôtels maintiennent leur restaurant ouvert. Les autres restaurants ferment et ouvrent uniquement à la tombée de la nuit. La plupart des magasins 'alimentation restant ouverts, il est facile de faire ses courses et de manger dans sa chambre.

     La fin du ramadan est célébrée en grande pompe. C'est la fête de Fetr. Le dernier jour du ramadan, dès le coucher du soleil, les musulmans fêtent l'événement et tout le monde festoie. Le jour de la fête, tout le monde afflue aux mosquées pour faire la prière collective de fetr. Dans les mosquées, on distribue des gâteaux, on fait la fête et on s'embrasse. Après la prière, on quitte la maison pour aller à la campagne. Les 19e, 21e et 23e jours du ramadan, on commémore avec une tristesse toute particulière le martyre de l'imam Ali.  

Qorban

     La fête de qorban correspond à l'épisode le plus important se rapportant à la Mecque. A ce moment, en Iran et dans tous les pays musulmans, on sacrifie des milliers de moutons. Tous les hadji, c'est-à-dire les gens ayant effectué le voyage à la Mecque, doivent sacrifier un mouton et le distribuer aux pauvres. Citons également les anniversaires du Prophète et des autres imams chiites, notamment le douzième imam, Mahdi. Les villes sont alors en général éclairées de milliers de lumières et des réjouissances publiques sont organisées. Les anniversaires de la mort du Prophète et des Imams sont au contraire des jours de deuil.

publiques sont organisées. Les anniversaires de la mort du Prophète et et des Imams sont au contraire des jours de deuil.

 

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